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Tomelin











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« Les reines d’Anosibé »


Documentaire de 52 minutes

Lieu : Madagascar

Tournage : mai-juin 2007

Réalisation : Jean Boggio Pola


 Le film


En plein cœur du plus grand marché de Tananarive où vit Anja, et à 50 kilomètres de la capitale, en pleine campagne, dans sa terre d’origine.


Anja baisse les yeux. Ils sont humides. Première marque de lassitude que je vois chez elle. Anja a 68 ans, les yeux noirs, souvent sombres. Ils s’illuminent dés qu’elle parle à une femme enceinte, un enfant malade, une personne en mal d’amour, venant de toutes part pour prendre une potion , suivre un conseil ou accoucher.


Anja est une matrone . Elle officie dans sa minuscule chambre, au cœur d’Anosibé .

Anja : « Bien sûr quand une femme vient chez moi sur le point d’accoucher je ne demande rien. Si elle veut, après l’accouchement, elle paye. Sinon elle s’en va avec son petit et voilà… Comment arrêter? Quand on a commencé on ne peut plus faire marche arrière, on ne peut que poursuivre. Il n’y a pas de fin… pas de fin ».

Au cours de sa longue carrière, Anja a formé la relève. Sa fille adoptive, Det, sans doute la plus douée, officie de l’autre coté de la grande rue.

Impossibles à arrêter, difficiles à suivre, ces deux femmes nous permettent de tourner ce documentaire sur l'enfance à Madagascar, de la naissance aux premières initiations à la vie, un voyage plein d'amour, de tendresse sous le giron de deux femmes qui ont la dignité d’une reine.


Notes d’intention


A travers le regard de deux femmes et leur travail, nous allons découvrir un monde tout à fait particulier qui est celui du plus grand marché de Tana et des petites bicoques qui s’agglutinent dans des rues minuscules. Ici, la vie ressemble à celle d’un autre siècle. Les gens vivent dans des cabanes en bois, dans des rues minuscules où l’on se croise à peine, très sombres la nuit, avec un petit canal qui serpente au milieu de la ruelle et qui permet aux eaux usées de s’évacuer. Généralement les maisonnettes et les petites cours intérieures sont très propres. C’est dans cette ambiance quasi moyenâgeuse que nous allons rentrer petit à petit dans un univers de femmes, celles qui vont donner naissance.


Nous avons suivi une dizaine de femmes sur le point d’accoucher, pendant la naissance et après la venue du nouveau né. Le tournage s’est effectué en hiver dans des conditions difficiles parce qu’il fait froid . Il ne faut pas oublier que nous sommes à 1200 mètres d’altitude sur les hauts plateaux de Madagascar. Tous les gens que nous avons filmés n’ont pratiquement aucun vêtement, les enfants n’ont pas de chaussures.

Dans cet univers particulier et à travers le chassé-croisé de la vie de ces futures mamans, le film se construit autour d’une idée essentielle : ces gens-là viennent de la campagne et sont venus, comme dans pratiquement tous les pays du monde, s’agglutiner autour des lumières de la capitale dans l’espoir d’une vie meilleure. Ils sont arrivés dans ce quartier marchand parce que c’est le seul à leur offrir un peu de travail; le grand marché d’Antananarivo emploie des milliers de journaliers.

La vie de ces gens-là est transitoire. Ils appartiennent à la campagne et sont prisonniers de la ville. Ils vont trimer toute leur vie dans l’espoir d’offrir à leur descendance un monde meilleur. Leur seule joie profonde et leur seul véritable avenir se trouvent dans le regard de ces enfants qu’ils mettent au monde. Les malgaches portent une attention soutenue aux enfants qui les entourent. Pendant que les parents travaillent, les bambins se retrouvent toujours ensembles sous la direction des aînés et des personnes âgées. Ici un enfant ne reste jamais seul.


C’est cette volonté d’un futur meilleur que nous allons suivre pas à pas, à travers toutes ces naissances plus ou moins difficiles, dans des conditions toujours précaires.


La transition de ces deux mondes, celui d’aujourd’hui et celui de demain, est matérialisée par l’hôpital. Le CHU d’Antananarivo était inaccessible il y a quelques années aux habitants d’Anosibé. Aujourd’hui des médecins et des sages-femmes sauvent quasiment tous les jours la vie de nombreuses mères et d’enfants démunis.

Les deux mondes commencent à réunir leurs efforts.


Les personnages


Les accoucheuses


Anja : elle fait autorité sur tout le grand marché :

Cela fait 40 ans qu’elle exerce le métier d’accoucheuse. Elle a mis au monde plus de 3000 enfants, à la fois crainte et respectée par la population : crainte car maîtrisant la magie, respectée parce qu’elle est matrone.


Elle refuse de se déplacer hors de chez elle car elle s’est fait cambrioler sa petite maison en bois plusieurs fois et une fois elle s’est faite agresser alors qu’elle rentrait chez elle.

Anja a appris le métier de sage-femme à Befelatan. Elle faisait alors partie de la première promotion de cette école. Elle se souvient de ces débuts, des ses erreurs de débutantes qui ont coûté la vie à une femme. Elle parle de tout sans complexes, sans détours, avec une émotion toute retenue, une incroyable humilité.

Moins de 3000 sages-femmes en exercice à travers toute l’île, 1 sage-femme pour plus de 3000 femmes en âge de procréer, à Madagascar le travail ne manque pas.

Elle n’a rien pour accoucher les femmes : « j’avais bien un forceps que m’avait donné une infirmière française mais je l’ai perdu. De toute façon je ne m’en sers jamais. Je préfère les herbes, c’est plus lent mais beaucoup plus sûr. »

On découvrira Anja dans son village d’origine au cours d’une cérémonie d’exorcisme. Elle demandera aux esprits de la guider dans sa vie future et la permission de nous faire entrer dans l’intimité de son travail.

Heureusement la réponse a été positive…


Det : quand l’élève dépasse le maitre :

Elle est douce et précise, tenace et aimée par tout le monde. C’est une femme de tête. Elle se lève tous les matins à 3 heures pour préparer des repas qu’elle vendra entre 6 heures et midi devant chez elle. Elle consulte l’après-midi et accouche quand il faut le faire. Elle trouve même le temps pour s’occuper de ses quatre enfants et de son mari, Hieyre. Ce dernier est toujours derrière elle, l’assistant avec discrétion. Ils forment une petite famille équilibrée et généreuse. Cela fait 20 ans qu’elle exerce le métier d'accoucheuse.


« C’était au début. On est venue me chercher dans la nuit. La femme était toute bleue. Elle avait du mal à respirer. On l’a mise dans un taxi et on l’a amené à l’hôpital. Elle est morte en route. Je me suis dit que je ne voulais plus jamais cela. Maintenant tout le monde le sait dans le quartier. Je n’accouche pas si je n’ai pas vu la future maman au moins une fois avant qu’elle accouche. Même si c’est quelques jours avant. Ça me permet de sentir la naissance. Si j’ai un soupçon je l’envoie à l’hôpital. »


L’école des futures mamans

C’est Anja qui y a pensé. Il y a une quinzaine d’années, elle a commencé à passer du temps avec des jeunes filles pour leur expliquer ce qu’être mère veut dire en termes de durée, de dévouement, de difficultés. «  Ici, les jeunes adolescentes tombaient enceinte dés l’âge de 13-14 ans. Leur vie était foutue. Généralement le père de l’enfant partait au milieu de leur grossesse. La fillette se retrouve seule, sans avoir même un abri pour accoucher et élever son enfant. C’est souvent le même schéma : une orpheline qui cherche un moyen d’échapper à la solitude. Elle trouve un prince charmant qui n’est autre qu’un homme bien plus âgé qu’elle et qui cherche, lui, une nuit avec un corps tout jeune. Ces hommes ont la vie dure; on ne peut même pas leur en vouloir. Neuf mois plus tard on retrouvait ces fillettes perdant les eaux dans la rue, sans avoir la force de venir jusqu’à moi… ».

Peu à peu, les gens du quartier se sont organisés pour construire une école où l’on apprend aux fillettes et aux adolescentes les métiers de vannerie et de broderie, où des éducateurs leurs donnent des cours d’éducation sexuelle, des méthodes de contraception et les font réfléchir sur les conséquences d’une grossesse. L’école est entièrement autonome. La vente des objets fabriqués par les enfants permet l’achat du matériel scolaire, et d’un repas par jour.

Nous avons passé sept après-midi avec ces fillettes et avons recueilli ces « paroles d’enfants » qui appartiennent au futur, une nouvelle génération qui a eu la chance d’avoir accès à la réflexion. Ces enfants interviendront régulièrement tout au long de ce documentaire.


La maternité de Befelatan

Elle est située en bordure du quartier d’Anosibé. L’hôpital pour l’instant ne peut pas répondre à tous. Il fait peur à ces gens du marché qui appartiennent tous à une caste inférieure, et qui pensent que ce lieu n’est pas pour eux mais pour les autres, les nantis, les gens d’en haut, ceux qui appartiennent à la haute caste, des « Andrina ».

Et puis l’hôpital fait aussi peur pour des raisons matérielles : il est cher. Les gens d’Anosibé vivent au jour le jour. Ils se lèvent le matin avec comme seule préoccupation de trouver dans la journée de la nourriture pour eux et leurs enfants. Ils n’ont absolument pas les moyens de payer la somme qui est, pour eux, faramineuse, et que demande l’hôpital pour chaque accouchement. Ce ne sont, pour l’instant, que des cas d’extrême urgence qui arrivent à la maternité, des femmes qui sont en train de mourir parce que l’accouchement se passe mal. À ce moment là, la famille démunie signe un papier qui les engage à rembourser les frais d’hospitalisation. Cela les terrorise parce qu’ils savent parfaitement qu’ils ne pourront jamais rendre une somme pareille aux instances publiques.

Le pont entre les deux mondes a le mérite d’exister même s’il demeure fragile.

Lalao, une sage-femme d’exception


Elle travaille, comme sage-femme, à la maternité de Befelatan. Elle est très concernée parce qu’il se passe autour d’elle. Elle vient de ce monde. Sa mère l’a mise au monde avec une accoucheuse dans l’une des bicoques du marché. Elle passe une grande partie de son temps de libre pour aider ces accoucheuses qui travaillent dans l’ombre de l’hôpital, et qui sont pour l’instant indispensables à Madagascar, parce que sans elle ces femmes accoucheraient toutes seules.

Les médecins et chef de service de la maternité.


Ils apporteront des précisions tout au long du documentaire sur des cas spécifiques ou participeront aux accouchements ou aux problèmes post-natals des femmes que nous aurons suivies.


Les accouchements

Les ambiances pendant les accouchements sont des images d’un autre monde : chaleur, eau bouillante, maisons en bois et en tôles, sol en terre battue, transpiration, éclairage à la bougie, rien à voir avec nos hôpitaux : « Ici naître est difficile. On apprend vite que la vie ne nous fait pas de cadeau».

Nous avons suivi une dizaine de femmes enceintes avant, pendant et après la naissance du nouveau né. Nous avons souvent établi un lien entre ces accouchements chez l’habitant et le corps médical (réactions des médecins de la maternité de l’hôpital de Befelatan, et d’une sage femme, Laloa).



Note : Aucune partie intime des femmes qui accouchent n’a été filmée.


Séquences


La campagne

Plan de la campagne des hauts plateaux de Madagascar. Le soir tombe. Les gens rentrent chez eux. On entend au loin des gémissements. Un peu de lumière sort de la fenêtre d’une petite maison


Farah, accoucheuse Tantine Line

Nom du nouveau né (fils) : François

Père : Hari

Mère : Farah

Né à 7H16 le

Poids 4kg

Détail : La scène est filmée dans la campagne malgache, à 50 kilomètres d’Antananarivo. C’est la terre d’origine des gens que nous filmerons par la suite. C’est ici qu’ils retournent régulièrement pour se ressourcer, et c’est là qu’ils seront enterrés.

L’accouchement s’est fait sans problème particulier. Il nous permettra de rentrer dans l’univers de Tantine Line. Il y a un geste surprenant : lors de la dernière contraction, pour aider l’enfant à sortir, Tantine Line, sa fille et la mère de Farah vont toutes les trois appuyer fermement sur le ventre de la maman.

L’enfant est né à deux heures du matin.


Une charrette tirée par des chevaux quitte le village en pleine nuit. Nous la suivrons jusqu’à ce qu’elle nous emmène à Anosibé.

Dans ce quartier d’Antananarivo, la vie commence dès trois heures du matin. Les étals se préparent, les charrettes remplies de fruits et de légumes entrent dans la ville. Puis viennent les camions, les dockers, des adultes démunis en quête de nourriture… Au levé du jour le marché bat son plein.


On suit des jeunes filles qui s’enfoncent dans une ruelle. Elles entrent dans une cour intérieure. Découverte rapide du fonctionnement de cette école des futures mamans, suivie des premières « paroles d’enfant » qui ponctueront par la suite ce documentaire.


Hobby : accoucheuses Anja et Det


Nom du nouveau-né (fille) Onisoa

Père : Judicaël

Mère : Hobby

Né à 12H05

Poids 3,1 KG


Détails : pendant l’accouchement, le mari d’Anja, qui aide parfois sa femme pendant les accouchements, est entré dans la pièce en poussant tout le monde, et s’est mis à appuyer de toutes ses forces sur le pauvre ventre d’Hobby pour « accélérer et faciliter l’accouchement ». Juste avant la naissance de l’enfant, trois femmes appuyaient en même temps sur le ventre de la mère. Det était la plus douce. Elle nous a avoué après l’accouchement qu’elle ne faisait jamais cela, et qu’elle l’avait dit un jour à Anja : « cela n’a rien changé; elle a toujours fait comme cela. Avant c’était nécessaire, aujourd’hui on a quand même l’hôpital qui est juste à coté »


Nous avons montré ces images à l’hôpital. Les réactions du médecin chef et de la sage-femme sont unanimes : « on ne fait plus comme cela depuis des années. Les dangers de ce genre de méthodes sont nombreux : déformation du nouveau-né, risque de rupture de la poche placentaire de la femme, risque sérieux d’hémorragie interne, sans compter les complications après accouchement dues à des organes écrasés par ce genre de comportement qui est de nos jours parfaitement dépassé et inutile».


Avant, ce geste avait une raison d’être à la campagne. À l’époque il n’y avait pas d’hôpitaux à proximité, aucun recours extérieur, aucune possibilité de césarienne ; il fallait que le bébé sorte, coûte que coûte. Aujourd’hui, les choses ont changé.

Det : « bien sûr que l’hôpital est trop cher pour ces gens-là. Mais ils sont obligés de nous aider si nous n’y arrivons pas. Après, la famille est endettée pendant des années, mais la mère et le bébé sont en bonne santé. Et puis, personne n’est dupe, tout le monde sait qu’ils ne pourront jamais payer la facture, alors… »

Heureusement le bébé est sorti en bonne santé. Par contre la mère a dû aller à l’hôpital deux jours après la naissance de son petit.


Sahondra : accoucheuse Det


Nom du nouveau-né (fils) Jean François

Père : Jean Claude

Mère : Sahondra

Né à 5H30

Détails : naissance normale, la nuit, dans une petite chambre éclairée à la bougie; la mère, debout, faisait les cent pas pour accélérer les contractions; l’enfant est sorti vite et bien.

Le père travaille comme docker au marché. Il nous permettra de découvrir le l’opinion des hommes et d’avoir les réactions des amis de Jean François et leurs avis sur les nouveaux-nés. Vont-ils vivre leur vie? Espèrent-ils un avenir meilleur pour leur descendant ? Comment y arriver? Madagascar va-t-elle changer?

Leurs visions de l’avenir...


Tine : accoucheuse Det


Nom du nouveau-né (fille) Nambinina

Père : absent, il est parti pour vivre avec une autre femme quand Tine était enceinte de quatre mois. Il l’a abandonnée avec ces deux jeunes fils (4 ans et 5 ans).

Mère : Sahondra

Né à 8H20

Détails : Tine vit dans la plupart du temps dans la rue. Elle est docker, c'est-à-dire qu’elle transporte des sacs de sable ou de riz toute la journée. Un sac de riz pèse 50 kilos. Elle a été obligée d’arrêter son travail le neuvième mois de sa grossesse. Elle est connue de tous dans le quartier. Vive, toujours de bonne humeur et pleine d’humour, elle vit seule avec ses enfants dans une minuscule cabane en bois enfouie en partie dans le sol. Elle a été aidée par les gens du quartier pour survivre le dernier mois de sa grossesse et quelques jours après la naissance de sa petite fille. Nous avons suivi cette petite merveille pendant les deux mois du tournage.


L’accouchement s’est passé dans sa petite « grotte ». Elle est restée seule pendant la grande majorité des contractions, se promenant dans la grande rue, se pliant en deux parfois, sans un cri, sans une plainte, sous le regard des passants, ses deux bambins suivant anxieusement leur maman et ne disant rien. Elle a même demandé à l’aîné de lui verser de l’eau chaude sur le bas dos pour soulager sa peine; un accouchement « sauvage » suivi de prés par les jeunes enfants.


Voula : accoucheuse Det puis hôpital (césarienne)


Nom des jumeaux (deux fils) :

Père : Fano

Mère : Voula

Né à 15H

Poids 2,5kg par enfant


Détails : Voula venait se faire masser régulièrement par Det. Notre accoucheuse était inquiète; elle a très vite décelé des jumeaux dans le ventre de la mère qui allait enfanter pour la première fois. Elle lui a demandé d’aller à l’hôpital. Voula avait peur, elle ne voulait pas y aller. Det lui a dit qu’elle ne serait pas en mesure de l’aider parce qu’elle sentait qu’un de ses enfants était mal placé. Nous l’avons forcé plusieurs fois à aller à l’hôpital pour vérifier les dire de Det. La sage-femme qui la suivait (Laloa) était d’accord avec le diagnostic de Det. Pourtant, Voula s’entêtait à vouloir accoucher chez elle. Alors que la plupart des cases en bois sont régulièrement entretenues, balayées, rangées impeccablement, chez Voula et son jeune mari (un garçon de 17 ans), c'était un véritable dépotoir. Ils faisaient leur besoin, jetaient leur poubelle devant chez eux, et ne nettoyaient jamais.

Un matin nous l’avons découverte dans un état pitoyable; elle avait un œdème généralisé, respirait avec difficulté, avait du mal à parler. C’était 15 jours avant la date prévue de son accouchement. Nous l’avons forcée à aller à l’hôpital. Ils lui ont fait une césarienne d’urgence : « elle n’aurait pas tenu 24 heures de plus. Elle, et ses enfants étaient en train d’étouffer » nous a confié Lalao, qui a aidé le médecin pendant l’opération. Un bel exemple de complémentarité entre l’accoucheuse et le corps médical. Une semaine après Voula, Fano et les deux petits rentraient chez eux. Sous les conseils avisés de Lalao, Fano avait pris soin de tout nettoyer et de ranger impeccablement leur nouveau nid d’amour.


Tantine, accoucheuse Det


Nom du nouveau né (fils) :

Père : absent

Mère : Tantine

Né à 15H


Détails : Tantine est une jeune femme de 16 ans. Le père a disparu quelques mois après qu’elle soit enceinte. C’est son premier accouchement. La naissance a été une épreuve. L’enfant est né 24 heures après la perte du bouchon. Det a dû réanimer l’enfant. Elle est restée calme et présente pendant les 24 heures d’efforts de la jeune Tantine. Elle n’a pas perdu son sang froid, alors que l’enfant sortait dans une mauvaise position (tête en arrière). Elle a calmé la mère quand le petit est né : le visage du nouveau-né était défiguré, respirant avec beaucoup de difficultés et son petit visage était tout gonflé. Elle nous a dit que l’enfant allait bien et que sa physionomie allait redevenir normale en 24 heures. Ce fut effectivement le cas.


 

Notes


Deux autres accouchements ont déjà été tournés mais ils ne présentent pas un intérêt particulier. Pour l’instant, je les garde en réserve. D’autres accouchements et histoires de femmes sont encore à venir.


 Le Rungis de Madagascar


Tambavy : pharmacologie traditionnelle malgache


Accoucheuse traditionnelle


Quartier marchant d’Antananarivo


Il fait 5 ou 6 degrés la nuit


























  

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