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Les fantômes de Bonifacio


Lieu : Mexique

Durée de tournage : 6 mois

Réalisation :Jean Boggio-Pola

Produit : en 2000 par MC4

Durée :52 mn


Extrait


Photos


Deux hommes, un patron et un ouvrier continuent, malgré l'effondrement total de leur entreprise, de jouer leur rôle respectif.

Le patron, Carlos, distribue des ordres et l'ouvrier, Bonifacio, discute puis accepte l'injonction. Une fois ce rituel quasi-quotidien achevé, les deux protagonistes s'en retournent à leur occupation -c'est à dire ne rien faire- l'un et l'autre sachant parfaitement que l'ordre reçu ne sera pas exécuté.

Cette entente tacite et absurde permet aux deux hommes de continuer d'espérer. La conservation de leur statut social leur est vitale.


L'action se passe dans le désert. Au Nord du Mexique, des kilomètres de sable, de cailloux et de cactus, puis, sur la ligne d'horizon, une chaîne de montagnes de 2000 à 3500 mètres,  aussi aride et sèche que la plaine : la Sierra Madre Orientale.

C'est au milieu de ces montagnes pelées qu'est né Real de Catorce.


A la fin du 17ème siècle des hommes ont trouvé des filons d'argent...  beaucoup d'argent. Et en quelques années une ville-champignon de 40 000 habitants est sortie de terre. Elle s'est très vite développée. Même s'il fallait, à l'époque, deux jours de cheval pour y arriver, on trouvait à Real de Catorce  des boutiques parisiennes, un théâtre, une arène pour les corridas, une fonderie d'argent, des haciendas magnifiques, l'animation d'une grande ville. La cité s'est même payé un tunnel de 2,3 Km Il ne fallait plus deux jours mais quelques heures pour se rendre à Real.


Puis le cours de l'argent a chuté.

Pour Real de Catorce, ce fut un coup fatal : faillites, suicides, migrations, quelques années suffirent pour que la population se réduise à 500 habitants qui vivent dans des maisons que le désert reprend peu à peu.

Aujourd'hui les deux tiers du village ne sont plus que ruines et les mines d'argent sont à l'abandon. C'est dans ce décor de ville fantôme que vit Bonifacio, le dernier mineur de Real de Catorce.


Un pistolet à la ceinture, une lampe de mineur à la main, un casque en plastique sur la tête, Bonifacio part tous les jours garder l'une des neuf mines de Real. Le choix du lieu à surveiller dépend de l'ordre de son patron, Carlos.

Mais au fait, patron de quoi ?


Toutes les galeries, non entretenues, sont devenues inexploitables. Au troisième petit coup de pioche, tout s'effondre. Qui aurait l'idée suicidaire d'essayer de sortir 1 gramme d'argent de ces pièges à rat !

Alors, quand Bonifacio , avec une  grande conscience professionnelle, va demander à son patron l'ordre du jour et qu'ensuite, il part en maugréant sur son cheval pour garder la mine "Purisima" à 5 km de là, il va garder des fantômes. Mais à quoi sert la demande puisqu'il ne l'exécute pas.

Je me souviens d'un soir où ils ont longuement discuté. Il fallait, d'après Carlos, garder la mine de "Descibrida" dès 7 heures du matin. Bonifacio ne le voulait pas car c'était la mine  la plus éloignée de Real. Devant l'insistance de son patron, il accepte mais demande de ne commencer qu'à 10 heures. La réponse est toujours négative, il faut  y être à 7 heures. Désespéré, Bonifacio est parti le soir même pour être sur place à l'aube. Il devait y rester 24 heures.

Le lendemain, qui  voit-on sur la place de la ville : Bonifacio.

Quand on lui demande pourquoi il n'est pas resté, il remue tristement la tête: "j'ai mal dormi; et puis de toutes façons, Carlos, ça fait des mois qu'il ne me paye plus".

Mais le soir même il sera fidèle au poste pour recevoir de nouveaux ordres.

En fait son patron, Carlos,  le responsable des fantômes,  est aussi patron d'un restaurant à Real de Catorce. Il a, avec Bonifacio, ces discussions de travail dans la cuisine qui donne dans l'unique salle.

Et bien, vous ne me croirez pas, mais il ne vient jamais personne dans ce restaurant...