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Tomelin











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Commentaire et VO « Les reines d’Anosibé »


Commentaire

En bas de l’Afrique se trouve une île plus grande que la France. Elle s’appelle Madagascar.
Sa capitale Antananarivo, s’éveille, doucement; il est trois heures du matin. Les premières personnes arrivent à Anosibé, un quartier populaire de la grande ville.
Ils viennent de la campagne. Certains pour la première fois, d’autres font le long chemin tous les matins, tous ont la même idée : trouver du travail à la capitale.
Cette grande avenue coupe le quartier en deux : d’un coté le marché de l’autre les habitations.
C’est au milieu de ce dédale de minuscules ruelles que nous avons rencontré Anja.
Anja est une matrone ou accoucheuse. Elle aide les futures mamans à donner naissance depuis plus de quarante ans. Elle officie chez elle dans une petite pièce exclusivement réservée aux naissances.

Anja

On n’est pas encore prêt. Je n’ai même pas commencé à masser Farah. Le combat n’a pas encore démarré.

Question

Il y en a pour longtemps ?

Anja

Ca viendra plus tard, plus tard.

Je vais d’abord aller voir une autre femme enceinte, je vous laisse.

En fait je m’occupe d’ici de là.

Commentaire

Au cours de sa longue carrière, Anja a formé la relève. Det est sans aucun doute la plus douée.

Nous avons suivi ces deux matrones pendant plusieurs mois; elles ont accouché de nombreuses femmes mais cinq d’entre elles ont retenu notre attention.

À travers le chassé-croisé des naissances, de la vie de ces jeunes mamans, le film se construit autour d’une idée essentielle :
ces Malgaches viennent de la campagne et sont venus, comme dans pratiquement tous les pays du monde, s’agglutiner autour des lumières de la capitale dans l’espoir d’une vie meilleure.
Ils sont arrivés dans ce quartier marchand parce que c’est le seul à leur offrir un peu de travail; le grand marché de Tananarive emploie des milliers de journaliers.
Leur vie est transitoire. Ils appartiennent à la campagne et sont prisonniers de la ville. Ils vont trimer toute leur vie pour offrir à leur descendance un monde meilleur. Leur seule joie profonde, leur seul véritable avenir se trouve dans le regard de ses enfants qu’ils mettent au monde.
Cinq femmes enceintes, cinq naissances, cinq devenirs différents : une vision d’un monde que nous connaissons peu et qui est pourtant le reflet du quotidien de la majorité des gens qui vivent sur notre planète.
Farah à 21 ans c’est son deuxième enfant. Le premier a été mis au monde par la même matrone : Anja.

Question

Vous n’avez plus mal là ?

Farah :

Oui, ça vient par intervalle. 5 minutes plus rien puis ça revient. C’est comme cela depuis 3 heures du matin

commentaire

Det, la sage femme formée par Anja est venue voir à l’improviste sa mère adoptive. Elle ne peut s’empêcher de donner un coup de main.

Le mari d'Anja entra dans la pièce et fit un geste qui nous parut suspect. Nous avons montré ce geste au corps médical.

Sous titre

Lalao, sage femme de la maternité de Befelatanana

Lalao :     

Le geste de cet homme est inadmissible. Cela peut entraîner une rupture utérine qui est dangereuse et peut être fatale pour la mère, sans une intervention chirurgicale.

Sous titre

Chef de service de la maternité de Befelatanana.

Sous titre

Obstétricien de la maternité de Befelatanana.

Sous titre

Chef de service de la maternité de Befelatanana.

Commentaire

Deux heures après son accouchement Farah et sa famille sont repartis chez eux.

Les accouchements d'Anja dataient d'un autre temps. Il fallait que l'enfant sorte coûte que coûte. Aujourd'hui les choses ont changé. L'hôpital est là en cas de danger insoluble.

Det, la plus jeune des matrones, l'a bien compris. Nous avons décidé de suivre cette élève souriante et douce qui semblait avoir dépassé son maitre dans sa manière d’aider les femmes à donner la vie.
Det ne s’arrête jamais. Quand elle n’accouche pas, elle masse les femmes enceintes, quand elle a un petit moment elle va faire des courses au marché pour faire une soupe et la vendre de 3 heures à 10 heures du matin, sur un petit étale devant chez elle.

Question

Madame Det, comment voyez-vous l’avenir de tous ces Enfants que vous mettez au monde?

Det :

En général leur avenir dépend de leurs parents. Pour moi, mon devoir est de les accoucher jusqu’à ce que leur nombril soit sec.

Ici dans les bas quartiers, la vie n’est pas facile. En fait, on a du mal à vivre vraiment sa vie. Etre pauvre c’est une multitude de tracas qui remplissent la journée. Ici le futur n’existe pas. Seuls l’instant et la survie sont avec nous. C’est bête la survie, c’est très simple comme la faim et cela ne nourrit pas l’esprit.

Quand je regarde mes voisins, les gens cela me rend triste. Mais je pense qu’on s’en sort bien. On reste digne et on s’entraide, on se parle et on se connaît tous ici.

Commentaire

Tina est une femme de 22 ans. Elle a déjà eu 4 enfants. Elle a bien entamé son huitième mois de grossesse et elle se rend chez Det.

Question

Tu n’étais jamais allé voir une sage femme avant, pas de vaccination non plus ?

Tine :     

Non, je n’ai plus besoin de me faire vacciner, car j’ai déjà tout fait avec les autres enfants.

Tu vois, tout demande de l’argent. Alors là pas moyen. Si tu vas consulter une sage-femme tu dois la payer presque un demi-euro, pour l’analyse de sang c’est à peu près un euro.

Question

Est-ce que tu es mariée ?

Tine : Céline Catala

Non, dés que je suis tombée enceinte il s’est cassé.

Il n’habite plus avec nous.

Question

Où est-il maintenant ?

Tine : Céline Catala

Il est avec une autre au marché. Il ne nous donne pas d’argent. Il ne fait que passer. Et à chaque fois il est complètement ivre. Il essaye alors de me taquiner.

Question

Et pour l’éducation et la survie de tes deux enfants, comment vous faites ?

Tine : Céline Catala

Cela fait une semaine… non deux semaines que je me suis arrêté de travailler, c'est-à-dire faire la lessive ou aller chercher l’eau pour les autres.

C’est comme cela que je gagne ma vie. Les gens m’ont dit d’arrêter. Ils sentaient qu’il le fallait. Je vais bientôt accoucher alors il me faut arrêter voilà.

Det :

On dit que si le ventre est rond c’est un garçon s’il est pointu c’est une fille… on peut se tromper…

d’autres disent que si c’est à droite c’est une fille, à gauche un garçon.

Le votre tire vers la gauche, c’est peut-être un garçon.

Question

Qu’est-ce que vous préférez un garçon ou une fille ?

Tine : Céline Catala

Plutôt une fille.

Je n’ai pas de fille avec moi. Mon ainée avait tout juste un an quand ma tante l’a prise pour habiter avec elle. Maintenant elle a 16 ans.  La deuxième ne supportait pas la misère, elle est partie.

J’étais plus active quand je portais mes filles et mes jumeaux. Ma fille aînée est une jumelle mais la moitié est morte. C’était une fille.

Commentaire

10 jours après l’arrivée du bébé, Judicaël, le mari de Farah n’a toujours pas retrouvé de travail.

Judicaël :

Quelques jours avant la naissance de mon enfant je ne pouvais plus travailler. Alors mon patron m’a viré. Il n’y a aucune prévoyance sociale ici. C’est dur. Je cherche d’autres emplois. On attend. C’est mon problème.

Je crois que j’arriverai à en trouver. De toutes façons je n’ai pas le choix : sans travail, ce n’est pas possible.

C’est marrant d’avoir des enfants mais l’argent on en a besoin !

On doit bosser durement.

Je ne perds pas confiance.

Parfois je suis désespéré mais lorsque je pense au bébé, ça va.

Det :

En fait c’est ma sœur qui devait m’a accouchée. Mais ce jour-là, elle avait disparu.

Je n’ai pas beaucoup souffert avec ce garçon.

J’ai eu envie d’aller au toilette. Là j’ai aperçu les pieds du bébé qui sortait de mon ventre ; Je les ai remis dedans et j’ai appelé mon mari.

C’est lui qui m’a aidé à pousser, à faire sortir notre enfant.

Nous étions seuls, alors on a employé les moyens du bord pour s’en sortir et ça a marché. C’était un samedi.

Je me suis toujours demandé comment j’avais reçu ce don d’accoucher les femmes. 

Mon premier accouchement fut celui de ma tante. Elle accouchait alors que son mari était ivre. Il fallait qu’elle accouche coûte que coûte et moi je n’avais que 12 ans. Il y a eu une drôle de force en moi qui m’a poussé à faire l’accouchement.

J’ai cherché une lame de rasoir, j’ai coupé le cordon ombilical du fœtus, j’ai tout fait…

J'ai vraiment eu peur cette nuit-là, je n’arrivais pas à dormir, j’ai pensé au pire mais tout s'est bien passé ; le lendemain ma tante se sentait bien.

Elle m’a demandé alors de l’eau chaude à boire et c’est tout. Ma première naissance fut un déclic. À l’époque Anja m’a conseillé de ne pas accoucher dans d’autres quartiers que le nôtre car j’étais encore une petite fille.

Aujourd’hui, avec le temps et l’expérience, je suis connue de beaucoup de gens et ils viennent tous me voir pour un accouchement, ou pour un massage afin de mettre le bébé dans la bonne position.

Commentaire

Peu de temps après sa visite chez Det, Tina a eu ses premières contractions.

Tina : Céline Catala xxx

Hier j’avais déjà mal quand je marchais.

Il n’y avait pas encore de contractions mais ce matin ça s’est accentué.

Je n’ai pas dormi de la nuit.

Je reviens de chez Det.

Det :

Il n’y a qu’une seule couverture, il en faudrait une deuxième.

On a besoin d’une lame de rasoir aussi.

Enfant de tine 

Ma mère s’appelle maman Tiana

mon frère Soloforiunia,

je ne vais pas à l’école,

je suis sage.

Moi je veux un garçon, ce sera un garçon.

Question

Et toi tu aimerais un garçon ou une fille ?

Fais ce ta mère te demandes.

Enfant de tine

Tu veux que je t’arrose ?

Tina : Céline Catala

C’est trop chaud.

Allez vas-y doucement.

Fais attention à mes vêtements.

Enfant de tine

Tu veux que je rajoute de l’au froide ?

 Det :

Vas-y, pousse plus fort. Voilà !

Voici comment on noue le fil, en deux temps c’est plus sure. Il faut bien le ficeler sinon le bébé pourrait se blesser sans que la mère ne s’en rende compte.

Tu voulais une fille ou un garçon ?

Tina : Céline Catala

Une fille.

Det :

En bien voilà, ta fille est là. C’est une petite fille.

Commentaire

Il n’a fallu qu’un mois à Judicaël pour retrouver un travail de chauffeur. Il a eu de la chance. Chez elle, Farah est transformée. L’avenir, même s’il reste difficile semble beaucoup plus serein.

Farah :

Le bébé est en bonne santé il est vif la journée mais dort bien la nuit.

Judicaël :

Évidemment il y a des difficultés pour ce travail car il me faut faire 10 kilomètres à pied pour m’y rendre. Je pars vers 4 heures du matin pour arriver à 6h50 au bureau de la petite entreprise.

Farah :

Il doit marcher pendant plus de cinq heures pour rentrer. Il est fatigué quand il arrive mais il le faut. Il est courageux.

Judicaël :

Ma femme est contente depuis que j’ai trouvé ce travail.

Elle est inquiète pour la marche à pied, mais on verra cela plus tard. On va trouver un moyen.

Tine : Céline Catala

Ce qui me tracasse beaucoup c’est de trouver du travail. Et même si j’en trouve, qui va s’occuper de mon bébé. Mon fils ici est trop jeune.

Je sais que la vie est très difficile pour moi. Mais je la prends doucement, à ma façon. C’est une lutte mais…

À coté il y a une dame gentille qui nous donne parfois un bol de riz, quand elle peut.

Enfant de tine

Quand je serai grand je veux travailler ou aller à l’école. Je n’ai jamais pu aller à l’école. J’aimerai y aller.

Tina : Céline Catala

C’est lui qui fait tout.

Là il commence à en avoir assez. Il ne reste plus là pour m’aider. Il veut jouer ailleurs. Peut-être qu’il est fatigué?

Je ne veux pas trop le dresser, il est encore petit, ce n’est pas bon.

Commentaire

Aujourd’hui Det reçoit Voula, une jeune femme de 22 ans. Ces mains vont découvrir quelque chose d’inattendu.

Det :

Là, je vois nettement la tête du bébé.

Il bouge très bien.

Tu le sens bouger là ?

J’ai l’impression que tu as des jumeaux. L’un bouge ici et l’autre plus bas.

On peut sentir nettement l’un bouger d’un coté et l’autre par là. Aie !

La raison du massage est pour remettre le bébé dans la bonne place,

parfois le bébé se retourne et bloque les nerfs de la mère qui ne peut plus se courber ni même se lever,

et aussi pour savoir si le bébé bouge ou pas.

Det :

Il faut que tu prennes beaucoup de tisane, parce que tes pieds sont trop gonflés.

Voula :

Je bois la tisane mais ça ne marche pas bien. Je ne pisse pas beaucoup. Peut-être que ça ne marche pas.

Det :

Une fois que tu auras bu beaucoup de tisane, tout rentrera dans l’ordre.

Voula :

Ici c’est ma maison.

Det :

Je peux savoir quel est son taux d’albumine en pressant simplement son pied. Si quand on presse la marque tient longtemps cela veut dire que le taux est élevé. Si la marque ne dure pas ça va. Aujourd’hui la marque tient bien longtemps.

Voula :

Tout au long de ma grossesse je n’ai rien mangé de spéciale.

Commentaire

Det allait voir Voula tous les jours. Elle a fini par lui dire qu’elle ne pourrait pas l’accoucher : c’était une première naissance et l’un des jumeaux était mal placé. L’état de Voula empirait constamment.

Voula :

Je ne me sens pas bien j’ai des migraines

Question

Depuis quand

Voula :

Depuis hier, plutôt ce matin j’ai eu vraiment très mal a la tête.

Question

Mais vous venez de pleurer, vous avez les sourcils tout mouillés!

Voula :

Ça fait très mal. C’est au ventre que j’ai mal.

Je ne peux même pas me retourner.

Sous titre

Malala, Sœur de Voula

Malala

Nous sommes 8,

5 garçons et 3 filles.

Mon père est mort il y a trois ans,

 ma mère est encore là.

Sous titre

Faniry, mère de Voula

Faniry :

J’essaie de lui changer les idées un peu. Mais elle ne veut pas.

Ce qui la fait pleurer, c’est que ça lui fait mal ici, ça se répercute dans son dos.

On ne dort pas la nuit. Dès 3h du matin, nous sommes dans la rue.

À 5h je l’envoie dormir.

Elle mange du riz en bouilli. Elle prend de l’eau.

Question

Vous avez de la fièvre vous avez chaud ?

Voula :

Non, je n’ai pas chaud mais froid.

Question

Ne la laissez pas pleurer comme ça. Ça lui fait du mal.

Faniry :

Mais je n’y peux rien. Elle dit qu’elle a mal et elle pleure.

Non, moi je sors, je ne vais pas l’attendre toute la journée.

Son mari est là.

Elle l’envoie me chercher.

Question

Est-ce que vous pouvez vous déplacer.

Voula :

Non.

Malala

Elle doit aller à l’hôpital.

Faniry :

Mais je préfère qu’elle soit hospitalisée. Là bas, elle a quelqu’un pour surveiller son état de santé. Je ne sais plus quand elle va accoucher. Elle a toujours mal quelque part. Elle ne veut pas aller à l’hôpital.

Le lit est-il souillé ?

Voula :

Non

Faniry :

Tu vas te laver avec de l’eau froide ? Non !

Voula :

Laisse comme ça.

Faniry :

Pas avec de l’eau froide.

Elle a toujours mal au ventre et en plus elle veut se laver avec de l’eau froide. Ça va ne faire qu’empirer son état! Il vaut mieux qu’elle reste comme cela. Ce n’est plus possible.

Commentaire

Pousser par les siens et sans doute la douleur, Voula se décida d’aller à l’hôpital et d’affronter l’inconnue.

 

Médecin 

Les pieds gonflés ont diminué ?

Voula : 

Pas du tout. Ça n’a fait qu’augmenter.

Il y a aussi un liquide qui coule le long de ma jambe, c’est comme de l’eau blanche.

Médecin

C’est blanc comme de l’eau ?

Malala

Oui ça coule depuis ce matin

Sous titre Médecin de la maternité de Befelanana

Médecin

Montrez-moi les résultats de l’analyse.

Le ventre, la menstruation c’est quand ?

Tu n’as pas acheté les médicaments, le fer ?

Ce n’est pas possible il faut l’hospitaliser tout de suite, valeur limite.

Age 22 ans.

Ne pleure pas courage.

Commentaire

Le lendemain nous sommes allés annoncer la bonne nouvelle à Det. Nous l’avons trouvé en plein travail avec une toute jeune femme, Tantine, 16 ans.

Det :

Ça fait si mal derrière ?

Ça y est c’est le premier signe, l’eau de la tête.

Commentaire

Tantine a commencé à perdre les eaux vers 17 heures.

Det :

Allonge-toi maintenant.

Aujourd’hui est un jour très étrange. La vie, a des humeurs très belles ou très tristes.

On va se réjouir car il va y avoir un nouveau né dans la famille, si tout se passe bien. Mais demain, je vais à l’enterrement d’un vieil oncle. C'est comme cela la vie.

Oui, il y a des corrélations. C'est la vie de l’homme ici sur terre. Il y a des morts, il y a des nouveau-nés.

Tantine :

Ça me fait mal

Det :

Quand elle marche les muscles bougent, mais là elle reste couchée alors le bébé s’endort.

Tu veux te lever ? allons nous promener un petit peu ?

Tantine :

Ça me fait mal

Det :

C’est normal que ça te fasse mal, c’est une vie qui va sortir de ton ventre.

Commentaire

A une heure du matin, les choses n’avaient guère évoluée.

Le mari de Det :

Tantine, tu dois songer que pour le faire sortir c’est toi seul qui es la première concernée. Il te faut être plus forte. Nous voulons tous t’aider.

Tu veux de l’eau chaude ?

Det :

Il y a une autre femme qui accouche !

Femme dehors :

Oui

Femme dedans :

Est-ce qu’elle peut venir ici ?

Femme dehors  :

On va essayer de l’amener.

Le mari de Det : 

Ce sera sans doute un garçon puisque ça te fait si mal. Pousse, pousse

comme si ta vie en dépendait.

C’est encore ferme le col ?

Det : 

Oui, j’ai le temps d’y aller alors.

Elle est prete l’autre femme ?

Femme dehors :

Oui

Det : 

J’y vais. Je serai rapide.

Commentaire

Le travail de violette était bien avancé. C’était son quatrième enfant.

Det : 

Pousse; il commence à sortir, c’est tout prêt.

Commentaire

Le lendemain, Tantine n’avait toujours pas accouché.

Le mari de Det :

C’est vrai que ça fait mal.

Essaie de bouger un peu.

Det : 

Je te répète qu’il faut bouger tu comprends ?

Tantine :

Mais ça fait trop mal, ça fait trop mal.

Det :

On va te donner une douche

Prenez une cuvette.

Commentaire

On nous a appelés à ce moment là pour nous dire que Violette était à l’hôpital central. Elle avait eu un malaise peu de temps après son accouchement.

Sous titre

Belle mère de violette

Belle mère de violette:     

Au petit matin elle avait perdu connaissance. Ce sont les cris du bébé qui m’ont alertée. Je suis allée dans sa chambre. Elle était évanouie, elle s’était fait dessus. Partout… On a compris que c’était grave alors on l’a emmené à l’hôpital.

Commentaire 

En début d’après-midi, Tantine n’avait toujours pas accouché. Cela faisait maintenant 19 heures qu’elle avait commencé à perdre les eaux. Det était épuisé ; la tension montait.

Tine :     

Ne fais trop de bruit, ça ne t’aide pas. Il ne faut pas ouvrir la bouche.

Det :

Tu vas écouter ce que je te dis ?

Tantine :

Det dit que c’est tout prêt. Voilà c’est tout prêt mais je ne vois rien du tout.

Autre sage femme :              

Laisse-moi voir. Mets-toi sur le coté, ce n’est pas normal.

Penche toi, ça fait mal ou non. Je vous garantis que ça ne sortira jamais si elle se couche sur le dos.

Det :

Elle crie tout le temps, elle gémit : « aie, j’ai mal, j’ai mal »…

Autre sage femme :              

Laisse-la crier mais elle doit se mettre sur le coté. Hier, j’ai accouché une fille de 16 ans. Ça n’a pas duré plus d’une heure. L’eau de la tête sortait à 13h, le bébé sortait à 13h 45, il pesait 3,200kg.

Det :

Faites-la pencher vers le coté gauche.

Ce sera plus vite mais elle crie trop.

Elle dit qu’il y a des cacas qui sortent et voilà. Alors qu’il n'y a rien du tout.















Autre sage femme :              

Peut-être que tu la gâtes trop ?

Det :

Non, au contraire. On s’est disputé beaucoup.

Je pensais à l’emmener à l’hôpital

Commentaire

La fille de Tantine est née à 16h30.

Det :

Ce n’était pas facile du tout. C'était la bouche qui sortait la première.

De l’autre coté, le bébé est si gros et elle n’est pas expérimentée. Elle stoppait alors le bébé qui était à mi-chemin. Il était à bout de souffle.

Il ne faut pas trop lui reprocher. Elle est si naïve, débutante. Le bébé n’était pas sorti comme il le fallait.

Il faut laisser au bébé le temps de bien se reposer. Il est vraiment fatigué surtout au niveau de la gorge.

Pour la santé de l’enfant pour l’instant, je ne peux encore rien dire. On verra.

Sous titre

L’enfant de tantine est mort le 8 juin 2007.

Sous titre

Violette s’est éteinte le 9 juin 2007 dans la nuit.

Sous titre

Voula et ses jumeaux, dernier jour d’hospitalisation.

Commentaire

Pendant ce temps là, Jean François, le jeune mari de Voula s’active pour accueillir sa famille.

Question

Comment allez-vous les recevoir, après leur retour de l’hôpital ?

Jean François :          

On va les recevoir avec nos moyens, ici. 

J’arrange un peu et je nettoie.

Voula :

J’aime énormément mes enfants, même s’ils m’ont fait mal.

J’ai souhaité des filles mais ce sont des garçons.

Je les aimerai toujours.

Sous titre

Solti, fils ainé de Tina

50.20.18 Générique fin rollers début


  

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